Première précaution : ne pas enregistrer vos mots de passe sur un ordinateur qui n’est pas à vous. Si, à la clinique, votre employeur vous permet d’utiliser un ordinateur pour vous connecter à titre privé, vous éviterez que les membres de l’équipe prennent connaissance d’informations que vous considérez comme confidentielles en n’enregistrant pas vos mots de passe sur les sites que vous fréquentez.
Sur un ordinateur partagé, n'enregistrez pas vos mots de passe
Un grand nombre de personnes le font machinalement : quand vous ouvrez une session sur Google (ou autre navigateur), pour accéder à votre messagerie il faut cliquer sur le bouton « Connexion » (ou « Se connecter avec un compte existant »), puis « Sélectionner un compte » ou « Utiliser un autre compte ». Votre adresse mail est demandée, puis un mot de passe. C’est à ce moment qu’il faut refuser la proposition qui est faite via une fenêtre « Pop-up » d’enregistrer votre mot de passe. Il ne faut pas non plus cocher « Restez connecté », (qui permet d’ouvrir immédiatement votre page, à chaque fois que vous accédez au site, ou pendant une durée limitée (2 semaines sur Yahoo)).
Faites la vérification au travail, et, si votre compte s’ouvre immédiatement, déconnectez-vous, fermez la page et quittez le navigateur puis recommencez afin de savoir si la déconnexion est effective.
La vérification est à faire pour tous les comptes de messagerie ou de réseaux sociaux que vous utilisez, et aussi pour les sites que vous fréquentez (Amazon et sites marchands, sites de rencontre, etc.)
Pour éviter ce problème, pensez à utiliser le mode de connexion « Navigation privée ». Cela évite que les sites auxquels vous vous connectez « reconnaissent » automatiquement (à l’aide de cookies) l’ordinateur que vous utilisez lorsque vous surfez. Pour utiliser la navigation privée, quel que soit le navigateur, cliquez sur « plus » dans l’angle supérieur droit de l’écran (3 points superposés ou alignés, ou 3 barres superposées). Vous cliquerez ensuite sur « Ouvrir une fenêtre de navigation privée, ou « Nouvelle fenêtre InPrivate ». Des raccourcis clavier existent : pour Chrome ctrl+maj+N, pour Firefox ctrl+maj+P. Attention, ce n’est pas une garantie de discrétion totale, mais ça vous évite d’effacer votre historique de navigation, et vous déconnecte automatiquement quand vous fermez les fenêtres de navigation (Cliquer sur X en haut à droite de l’écran pour toutes les fermer simultanément).
Si vous pensez qu’un indiscret obtient des informations car il se connecte à vos comptes, d’abord changez vos mots de passe. Ne choisissez pas l’un des 25 mots de passe les plus utilisés ! Cf cet article : https://bit.ly/2wym108. Souvenez-vous aussi que les personnes qui vous connaissent, s’ils sont motivés pour accéder à vos comptes, feront des essais avec les noms de vos animaux, de vos enfants, votre date de naissance…
Un mot de passe efficace doit, idéalement, comporter au moins 12 caractères de types différents (majuscules, minuscules, lettres, chiffres, caractères spéciaux) et ne doit pas être commun. Il peut être plus court si votre compte est équipé de sécurités complémentaires ! Vous pouvez vous servir d’une phrase clé pour vous souvenir de votre mot de passe. https://www.cnil.fr/fr/les-conseils-de-la-cnil-pour-un-bon-mot-de-passe ou https://support.google.com/accounts puis Créer un mot de passe sécurisé.
Si l’indiscret a accès à votre boite mail, il pourra consulter les mails confirmant vos mots de passe ou obtenir les liens pour les modifier à son profit. Donc, pensez à modifier en priorité les mots de passe qui concernent ces boites mails. Des alertes de connexion peuvent vous être envoyées : prenez le temps d’en chercher la raison.
Pour voir l’adresse IP des connexions à votre boite mail, ouvrez votre boite Gmail et cliquez tout en bas de la page sur Détails.
Pour connaître votre adresse IP http://www.mon-ip.com
Votre compte Google vous permet de voir quels sont les appareils utilisés pour vous connecter, ainsi que les dates et les lieux de connexion : https://myaccount.google.com/device-activity
Et sachez qu’il existe des logiciels qui permettent d’espionner les activités des internautes. C’est illégal… Sauf si le salarié, le conjoint ou l’enfant sont informés qu’un logiciel espion est installé sur son ordinateur ou son téléphone portable !
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) rappelle que l’intimité de la vie privée et le secret des communications électroniques sont protégés par la loi. Leur violation, la vente au public et l’utilisation de dispositifs d’écoute sont illégales et passibles de poursuites judiciaires.
Le code pénal (article 226-1) punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui. Ces mêmes peines sont applicables à l’interception des télécommunications ou à l’installation d’appareils conçus à cette fin (article 226-15).
