Mise à jour des recommandations vaccinales pour les chiens et les chats

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L'Association mondiale vétérinaire pour les petits animaux (WSAVA) vient de publier la mise à jour de ses recommandations vaccinales pour les chiens et les chats.

Ces recommandations sont une base scientifique solide permettant aux vétérinaires de proposer des protocoles vaccinaux adaptés pour chaque animal, en fonction de son mode et de son lieu de vie.

Les précédentes recommandations dataient de 2016. Elles sont téléchargeables ici (en français).

La version 2024 (téléchargeable ici, en anglais) comprend plusieurs mises à jour. 

Vaccins essentiels

Ce sont les vaccins qu'a priori tous les chiens et les chats devraient recevoir, quel que soit leur lieu et leur mode de vie.

  • Pour les chiens : il s'agit de la maladie de Carré, de la parvovirose, et de l'adénovirose (hépatite de Rubarth)
  • Pour les chats : il s'agit de la panleucopénie infectieuse (parvovirose féline), la calicivirose et l'herpèsvirose (deux virus responsables du syndrome coryza)

Vaccins complémentaires

Des vaccins complémentaires peuvent être fortement recommandés, voire être obligatoires, lorsque l'animal vit dans une zone géographique exposée à certaines maladies.

  • Chez le chien : il s'agit de la rage (vaccin essentiel dans les régions à risque, voire obligatoire) et de la leptospirose. La vaccination contre la leptospirose canine est jugée nécessaire dans les régions où la maladie est répandue, où les sérogroupes impliqués sont connus et où des vaccins appropriés, c'est-à-dire protégeant contre ces sérogroupes, sont disponibles. C'est le cas en France, où la leptospirose est présente sur tout le territoire.
  • Chez le chat : il s'agit de la rage (vaccin essentiel dans les régions à risque, voire obligatoire) et du FeLV. La vaccination contre le FeLV est recommandée dans les régions à risque pour les jeunes chats et les chats adultes ayant accès à l'extérieur, ou vivant avec d'autres chats ayant accès à l'extérieur. En ce qui concerne la vaccination contre le FIV, les études concernant son efficacité sont contradictoires, et des recherches supplémentaires sont nécessaires.

Vaccination des chiots et des chatons

Les recommandations pour les chiots et les chatons ont été mises à jour pour tenir compte de l'interférence des anticorps maternels. Ces anticorps, présents à la naissance, persistent chez le jeune pendant un temps variable, et diminuent l'efficacité des vaccins. Chez certains chiots et chatons, ils peuvent interférer avec le vaccin même à l'âge de trois mois, et c'est pourquoi les experts de la WSAVA recommandent désormais de vacciner les chiots et les chatons toutes les 2 à 4 semaines jusqu'à l'âge de 16 semaines (ou plus !).

Il est donc maintenant recommandé de faire la dernière injection de primovaccination à l'âge de 4 mois et non de 3 mois comme auparavant.

Premier rappel

Malgré l'injection à 16 semaines, certains chiots et chatons chez lesquels la persistance des anticorps maternels est plus longue que la moyenne ne sont pas correctement protégés. Aussi, il est souhaitable de faire la première injection de rappel à 26 semaines (6 mois) et non un an après la dernière injection de rappel comme cela était préconisé auparavant.

Ainsi le schéma de vaccination recommandé par la WSAVA est le suivant :

  • Première vaccination : entre 6 et 8 semaines
  • Vaccinations suivantes : toutes les 2 à 4 semaines jusqu'à 16 semaines ou plus
  • Rappel : à 26 semaines ou plus

Tests sérologiques :

Un tel protocole de vaccination permet d'assurer un maximum de protection aux jeunes animaux. Mais il a l'inconvénient de faire vacciner plus souvent  tous les animaux, même ceux qui n'en ont pas besoin car ils ont déjà une bonne protection vaccinale, et il ne permet pas d'induire une immunité protectrice chez ceux dont le système immunitaire est défaillant.

C'est pourquoi il peut être intéressant de recourir à des tests sérologiques avant la vaccination, pour savoir si celle-ci est nécessaire ou pas. Ces tests permettent, par mesure du niveau d'anticorps dans le sang, d'évaluer l'existence ou pas de la protection contre les maladies. Ils offrent plusieurs avantages :

  1. Confirmation de l'immunité : ils permettent de vérifier si un animal a bien développé une réponse immunitaire après la vaccination, ce qui est particulièrement utile chez les jeunes animaux où les anticorps maternels peuvent interférer.
  2. Optimisation des intervalles de revaccination : chez les animaux plus âgés, ils aident à déterminer si une revaccination est nécessaire, évitant ainsi la survaccination.
  3. Gestion des épizooties : ils peuvent être utilisés pour gérer les épidémies dans les refuges en identifiant les animaux protégés.

Ils peuvent être réalisés sous forme de tests rapides à la clinique, ou en laboratoire avec des résultats plus précis. Cependant, leur fiabilité est variable et leur interprétation n'est pas toujours facile.

La WSAVA recommande l'utilisation sélective des tests sérologiques, surtout après la vaccination des chiots et chatons, pour confirmer la séroconversion. Toutefois, elle déconseille leur utilisation systématique. Les vétérinaires doivent discuter avec les propriétaires des avantages et limites de ces tests.

Important

Il s'agit là de recommandations, et c'est finalement le vétérinaire, après information et discussion avec le propriétaire, qui proposera le protocole le plus adapté à l'animal, en fonction de son âge, de son mode de vie, de ses déplacements futurs...